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Archive for octobre 2009

Les charters et l’Afghanistan, une question de principe ?

Il y a quelques jours, la France a renvoyé par charter trois ressortissants afghans dans leur pays, pourtant encore largement perturbé par les conflits qui s’y déroulent, et qui nécessitent la présence de forces armées internationales. De nombreuses associations et personnalités se sont élevées contre ce qu’ils considèrent comme un nouveau durcissement à l’égard des étrangers.

La question de l’immigration en France est une question épineuse, qu’il est impossible de résumer en une note de blog. Néanmoins, certains faits nous indiquent comment chaque parti envisage la chose, et le renvoi récent de trois Afghans dans leur pays d’origine nous renseigne sur la façon dont la droite prend en charge la mission qu’elle s’est donnée, au travers du Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité sociale et du développement solidaire (ouf !).

Il me semble qu’au-delà de la simple question de l’immigration, le renvoi d’étrangers dans leur pays encore en guerre pose la question des limites de la capacité d’accueil de la France, et de celle des principes régissant l’accueil. C’est l’argument invoqué par les opposants à ces expulsions, la question de principe. La France est une terre d’accueil, par tradition. Mais cette tradition est fondée sur de grands principes, énoncés en partie dans le préambule de la Constitution du 27 Octobre 1946. « Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Quand on sait que les Talibans en sont à trancher les mains de ceux qui osent aller voter, il est normal d’envisager de pouvoir accueillir ces gens.

Je crois qu’on peut reconnaître le caractère des gens (et des pays) aux principes qu’ils respectent, et à ceux auxquels ils sont prêts à faire des entorses. Bien sûr, il serait impossible d’accueillir l’ensemble de la population afghane terrorisée, mais il ne faut pas oublier que cet accueil doit être provisoire, et que les réfugiés de guerre n’ont pas vocation à rester sur le territoire éternellement. C’est d’ailleurs le sens de la présence européenne en Afghanistan, qui doit permettre à ces personnes de regagner leur pays le plus rapidement possible, mais en sécurité cette fois.

Si l’on venait à apprendre que l’un des trois Afghans renvoyés était mort dans un attentat, quelle serait la responsabilité de la France ? Le réfugié de guerre obéit à une logique plus impérieuse que l’immigré « économique ». Il ne s’agit pas seulement pour lui de trouver une vie meilleure, il s’agit de conserver la vie. Voilà un grand principe qui mérite d’être défendu.

Les défenseurs de ces charters (M. Besson, M. Fillon) se sont ingéniés à placer cette question dans le contexte global du débat sur l’immigration, mais les Afghans, à l’heure actuelle, restent un cas particulier, et qui devrait être traité comme tel, avec un surcroît d’humanité (qui ne semble pas être la qualité première du ministre actuel).

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Mary et Max : un petit bijou

Pour commencer, des petites données contextuelles.

Mary et Max est un film australien de Adam Elliot, notamment connu pour… rien d’autre.

C’est un film d’animation, dont la technique n’est pas sans rappeler les merveilleux Wallace et Gromit. Les voix des personnages ne sont en revanche pas inconnues, puisqu’on retrouve la fine fleur du cinéma australien, à savoir Toni Collette (Muriel, Little Miss Sunshine), Eric Bana (Munich, La Chute du Faucon Noir), mais aussi Philip Seymour Hoffman, auréolé récemment pour sa performance dans Truman Capote (enfin récemment, à mon échelle, pas à celle d’Hollywood).

Mary et Max raconte les échanges épistolaires d’une petite fille australienne, habitant dans une toute petite ville, et d’un homme d’une quarantaine d’années, vivant dans un building de Manhattan, sur une vingtaine d’années.

J’ai parlé de Wallace et Gromit, et il est vrai que certains points communs sont présents: la technique d’abord, mais aussi la loufoquerie. Les personnages sont cartoonesques, leurs maisons de bric et de broc. Mais la comparaison s’arrête là. Car là où Wallace et Gromit se contentent de l’humour pour nous scotcher à l’écran, Mary et Max se paye le luxe d’y ajouter de l’émotion, de la profondeur, et même parfois de la tristesse.

La vie des deux protagonistes ne se déroule pas dans un univers coloré, joyeux. Manhattan est grise, du début à la fin, tandis que l’Australie est marron, couleur qui accompagne Mary tout au long de sa vie. Ils n’ont pas d’aventures extraordinaires et farfelues, ils vivent des vraies vies de personnes normales, ponctuées de difficultés que la vie apporte parfois.

Ce qui change, c’est le regard. Car dans le regard de Max, Manhattan n’est pas grise et triste, elle est surtout difficile à comprendre. Dans le regard de Mary à 8 ans, sa famille ne part pas en lambeaux, ses parents ont simplement des hobbys un peu particuliers. Ce qui unit les deux personnages, c’est leur besoin d’avoir un ami, dont ils sont dépourvus chez eux. On ne peut s’empêcher d’éprouver de la tendresse, à la fois pour cet homme perdu dans la grande ville, et pour cette petite fille qui découvre petit à petit la vie, simplement avec ses yeux d’enfant, sans autre influence extérieure pour la guider.

Mary et Max réussit ainsi à nous faire rire, dans le décalage des points de vue par rapport aux événements extérieurs, à nous toucher, dans la manière dont les deux personnages se serrent les coudes, et deviennent amis à 12000 km de distance, et à nous émouvoir franchement, quand ces héros fragiles se heurtent aux plus dures des épreuves de la vie.

Mary et Max prend un risque: ne pas passer par différents niveaux de lecture pour délivrer son message, un classique des films d’animation, notamment chez Pixar. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça marche. Arriver à faire rire quand on pleure, et à faire pleurer quand on rit, c’est pour moi la marque des chefs d’oeuvre.

Bref, foncez, vous ne le regretterez pas.

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Un peu de culture aussi…

Il n’y a pas que la politique dans la vie (et heureusement).

Il y a aussi la culture. Et tant qu’à avoir un blog, autant partager certaines bonnes surprises, que ce soit en musique, en ciné, à l’opéra, ou même des expos.

De temps en temps donc, j’ajouterai des critiques ou des courts messages qui iront dans la catégorie Culture, en espérant faire découvrir de temps en temps quelque chose à quelqu’un 🙂

Prochainement donc, mon premier billet dans le genre sur le film Mary et Max, un petit bijou

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Brève : Jean Sarkozy abandonne

Dénonçant des « manipulations » de la part de professionnels de la « désinformation », Jean Sarkozy décide de leur donner raison, de son point de vue, en laissant tomber en définitive la présidence de l’EPAD. Je l’en remercie.

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La liberté de la presse régresse en France

22 octobre 2009 1 commentaire

Loin d’être parfait, le classement de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse permet au moins d’avoir une estimation des progrès effectués. Lorsque progrès il y a, bien sûr, ce qui n’est pas le cas pour la France, qui perd 8 places et qui voit sa note diminuer par rapport 2008 (enfin augmenter, l’échelle étant inversée).

Bilan : 43ème place sur les 175 pays présents dans le classement, ce qui nous place tout juste dans le premier quart de la classe. Et surtout, entre le Surinam (42) et le Cap-Vert (44), derrière des pays comme l’Uruguay (29) ou le Mali (31)

A quoi sont dus ces résultats ? Ce n’est pas lié à la qualité éditoriale des journaux (contrairement à ce que voudrait nous faire croire M.Lefebvre, prochain héros d’une rubrique qui lui sera consacrée), mais aux pressions répétées sur les journalistes français. Parmi celles-ci, on citera les gardes à vue et autres mises en examen, ainsi que quelques perquisitions, dans les bureaux du Canard Enchaîné, par exemple. Relativement fréquentes dans nos contrées, ces procédures légales sont le fruit de la frontière toujours difficile à établir de la liberté d’expression. Pas évident donc de faire un amalgame et de pouvoir dire : « elles sont toutes abusives » ou « elles sont toutes justifiées ». Mais la France a également perdu quelques points suite à la réforme de l’audiovisuel public.

Depuis cette réforme en effet, le Président de la République a le pouvoir de nommer le président de France Télévisions. Les événements récents (cf billet précédent) ont démontré qu’on ne manquait pas en France de personnes ayant à cœur de faire plaisir à notre président, ce qui laisse craindre le pire pour les années à venir. M. de Carolis se défend comme il peut, mais il est à craindre que ses efforts ne se révèlent inutiles. Il devrait aller sans dire que l’exécutif ne devrait pas s’immiscer dans le médiatique, mais apparemment il s’agit d’une idée qui ne paraît pas évidente à tous les démocrates de ce pays.

La liberté de la presse, la liberté de parole, sont des garanties que seules peuvent accorder les véritables démocraties. Il faut donc s’assurer que ces libertés sont respectées, et même être particulièrement vigilants, car ce sont les libertés les plus facilement attaquables. Les médias font une cible facile pour les hommes politiques, et ils sont loin d’être parfaits. Mais la stratégie est connue : plutôt que de se remettre en cause, on attaque celui qui a pointé du doigt vos erreurs. On n’a pas entendu M.Lefebvre critiquer les médias lorsque l’on voyait M.Sarkozy partout, à la suite de son élection. On apprécierait qu’il s’abstienne également en l’occurrence de ce genre de commentaires.

La liberté de la presse en France peut progresser, ou régresser. On voit dans quel sens elle se dirige actuellement. Il faudra s’en souvenir en 2012.

http://www.rsf.org/fr-classement1001-2009.html

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Népotisme et mauvaise foi: Jean Sarkozy à l’EPAD

16 octobre 2009 2 commentaires

Il y a quelques temps, nous avons appris avec une certaine surprise la future élection de M. Jean Sarkozy au poste de président de l’EPAD. Pour y parvenir, il aura bénéficié du retrait de M. Marseille, administrateur de l’EPAD et représentant du département des Hauts de Seine au sein du conseil d’administration. Dans cette affaire, 3 personnes ou groupes de personnes ont illustré tour à tour ce que l’on peut observer de pire dans le jeu politique. Jean Sarkozy, les membres du conseil d’administration de l’EPAD, ainsi que les personnalités de la droite ayant volé au secours du « dauphin ».

Futur président de l'EPAD

Jean Sarkozy, futur président de l'EPAD ?

Clarifions d’entrée que le problème est bien celui de la compétence, de l’expérience de M. Sarkozy, et non celui de son âge, ni de sa légitimité juridique. Les jeunes ont le droit de vouloir s’investir, et en tant que conseiller général, M. Sarkozy a le droit d’accéder à ce conseil d’administration. Mais personne ne peut nier que disposer d’un bac+1 pour diriger une structure de cette importance semble un peu léger. Rappelons que la Défense est le premier quartier d’affaires européen, dont l’administration intéresse donc le pays tout entier, et non les seuls habitants des communes limitrophes.

Commençons donc par les membres du conseil d’administration de l’EPAD, au premier rang desquels M. Hervé Marseille. Difficile de ne pas voir dans leur attitude, et dans le retrait de M. Marseille,  une servilité à l’égard du nom même de Sarkozy. La pire des censures, c’est l’auto-censure. Quand le pouvoir n’a même plus besoin de donner de consignes, mais que ses représentants agissent uniquement dans le but de plaire à l’échelon supérieur. En leur âme et conscience, je n’ose imaginer que les membres de ce conseil considèrent que parmi tous les candidats possibles, et chacun sait qu’ils sont nombreux, Jean Sarkozy soit le plus compétent. L’inéluctabilité de l’élection, affichée d’emblée, paraît donc pour le moins douteuse.

Ensuite, les différentes personnalités de la droite qui ont tenté de défendre l’indéfendable, faisant preuve d’une mauvaise foi inébranlable. M. Chatel est allé jusqu’à évoquer une « chasse à l’homme » à l’encontre de M. Sarkozy, dans un amalgame que les plus audacieux auraient refusé d’imaginer. Il y a ceux qui font semblant de croire que la critique porte sur l’âge de M. Sarkozy (Guaino), défendant haut et fort la possibilité pour les jeunes d’accéder aux responsabilités, ce que personne ne conteste. Il y a ceux qui insistent lourdement sur la « légitimité », faisant de la question un simple problème juridique – et de ce point de vue, la procédure est respectée – omettant volontairement que si le candidat a techniquement le droit d’être élu (grâce à la servilité sus-mentionnée), il n’est certainement pas le plus qualifié pour ce poste (Jouanno, Copé, Pécresse). Et il y a ceux, mes préférés, qui contre vents et marées, poussent le ridicule jusqu’à affirmer que oui, M. Jean Sarkozy est bien le plus qualifié pour ce poste (Mme Balkany). Signalons au passage que si M. Jean Sarkozy est véritablement le mieux placé, l’avenir est sombre pour l’UMP dans les Hauts de Seine, dont les élus, malgré leur âge parfois avancé, ne parviennent pas à justifier de plus de deux ans d’expérience et un niveau bac+1.

Tous concentrent leurs réactions sur l’un ou l’autre aspect (validité juridique, promotion de la jeunesse…), mettant de côté le véritable problème, l’expérience et la formation plus que lacunaire du candidat.

Enfin, le premier responsable de toute cette affaire, M. Jean Sarkozy lui-même. M. Sarkozy, a certes été élu conseiller général dans son canton, puis président du groupe UMP de ce même conseil général, mais pense-t-il sérieusement qu’il serait arrivé là si son nom avait été différent ? Combien de jeunes de son âge parviennent à ces responsabilités ? Est-ce vraiment un hasard si c’est tombé sur lui ? Est-ce vraiment de par son seul talent, que des responsables dans son parti, plus âgés et plus expérimentés (encore un petit coucou à M. Marseille), plus qualifiés aussi, se sont effacés pour lui permettre de gravir ces échelons ? Comment peut-il ne pas au minimum en douter ?

Il travaille dans le cadre de ses fonctions, personne ne songe à lui retirer cela. Il souhaite être jugé sur ses actes, et qu’il soit rassuré, il le sera. Mais il ne s’agit pas de cela ici. Il s’agit de savoir s’il est le meilleur candidat à ce poste, et la réponse est non. Je le sais, la France entière le sait, lui-même le sait. Ce qui veut dire que s’il accède à cette responsabilité, ce ne sera pas du fait de sa compétence et de son expérience, mais d’autre chose. De quoi peut-il donc s’agir ? Est-ce qu’une quelconque autre considération que celle de la compétence devrait rentrer en ligne de compte dans le cas présent ?

Outre ces questions, je voudrais signaler au jeune candidat qu’il s’agit là d’un très mauvais départ pour sa carrière politique (qui n’en est encore qu’à ses débuts, soyons-en sûrs). Je lui concède une certaine habileté dans ses propos, qui ne résistent cependant pas à l’examen. Oui, M. Sarkozy sera toujours particulièrement observé et critiqué du fait de sa filiation. Mais ce n’est pas pour cela que les critiques seront injustifiées, et en l’occurrence, justifiées, elles le sont. Sachant qu’il subira l’examen constant, M. Sarkozy devrait au contraire faire profil bas, achever sa formation, et progresser lentement comme toute personne souhaitant s’investir en politique.

En conclusion, on constate que les élus de droite ont démontré qu’ils étaient capables de défendre le népotisme, quasiment unanimement. Que certains plaçaient plus haut sur leur échelle de valeurs le service à la hiérarchie partisane que l’honnêteté intellectuelle.

Il faudra s’en souvenir en 2012.

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Introduction

Bonjour à tous, et bienvenue sur ce blog.

Son objectif est simple : avoir les armes pour prendre une décision éclairée en 2012, quand l’opportunité de faire un choix important pour le pays se représentera.

Je me suis rendu compte que souvent, lorsque l’on veut critiquer l’action de tel ou tel personnalité politique, les exemples manquent, car il est difficile de tout retenir de ses indignations, particulièrement quelques années après.

Je compte donc conserver ici une trace de tout ce qui me paraîtra choquant, ou particulièrement significatif dans l’action des personnages politiques de notre pays, afin de pouvoir, le moment venu, disposer d’arguments concrets.

Dans la mesure où ce blog n’a pas pour but direct de réagir à l’actualité, ses billets ne seront pas toujours rédigés au cœur des débats, ce que je considère comme un avantage : la vision des faits est toujours plus claire après coup.

De plus, ce blog devant s’inscrire dans la durée, je ne remplirai pas mes notes de liens, qui probablement ne seront plus accessibles en 2012. J’essaierai en revanche en début d’article de replacer quelques éléments de contexte, pour nous permettre de nous rafraîchir la mémoire dans 3 ans.

C’est un travail de longue haleine, qui portera l’essentiel de ses fruits d’ici 3 ans (si j’ai le courage de tenir jusque-là !).

En 2012, il y aura des promesses pour l’avenir, et nous aurons ainsi des souvenirs du passé.

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